Don Diègue GUEDOU BADE, osfs


Nous autorise à publier ici un
travail en Théologie morale fondamentale. Réalisé à l'Université catholique de Lyon Faculté de théologie

PLAN

Introduction.

1-    Brève approche de définition de la sainteté et de la charité.
1-1-   La sainteté.
1-2-   La charité.

2-    La sainteté  avant saint François de Sales.
2-1- Les méthodes en usages.
2-2- La sainteté chez Louis de Grenade.

3-    L’apport de saint François de Sales.
3-1- La façon salésienne.
3-2-L'importance de la Charité

3-2- Le dynamisme de l’amour et de la charité.
Conclusion.
Annexe.
Sources de documentations.

 

     

La sainteté chez Saint François de Sales :
quelle place pour la charité ?

 Don Diègue GUEDOU BADE

 

 

Introduction.

 Quand nous jetons un regard interrogatif sur le décalage entre la vie des saints et la nôtre, nous sommes tentés de dire que la sainteté semble être réservée à quelques élus que Dieu aurait choisis d’avance. Les actes et les manières d’être de ces hommes et de ces femmes paraissent être tellement au-dessus de nos forces si bien que nous ne voyons plus comment croire alors que la sainteté est possible et se trouve à portée de notre main.

 Cependant, « Soyez saints parce que je suis Saint »[1] a été lancé à tout homme dans le Lévitique. Cet appel lâché, a trouvé son accomplissement dans le Nouveau Testament par l’incarnation de Jésus-Christ et l’exemple de vie de la Vierge Marie. Malgré le péché, l’être humain a été racheté par la mort et la résurrection du Christ, qui est le signe de l’amour éternel de Dieu pour celui-ci. Ainsi tout homme peut désormais devenir saint s’il le veut et s’il se laisse imprégner par la vie du Christ. Telle est, d’ailleurs, la vocation première de l’homme, à en croire les théologiens.

A travers l’histoire de l’Eglise, nous entrevoyons comment les premières communautés chrétiennes vivaient dans l’esprit de sainteté et de pureté selon les moyens et méthodes de leur époque. Après ces premiers siècles, d’autres ont emboîté leurs pas de sainteté et y sont parvenus. Il suffit de jeter un regard dans le sanctoral pour y lire le nombre de saints officiellement reconnus par l’Eglise catholique et ceux qu’elle n’a pas encore érigés au rang des saints. La fête de Toussaint, la litanie des saints lors de la célébration de certains sacrements et le patronage des saints suite à notre baptême en sont des exemples vivants.

Tout être humain est appelé à la sainteté disait-on plus haut. Mais la grande question est de savoir comment il y parviendra tout en demeurant entièrement incorporé dans ce monde de plus en plus en perpétuelle évolution. Des chemins ont été balisés à cet effet pour lui, s’il veut répondre à cet appel dans nombre de spiritualités que lui laisse l’Eglise. Mais comment ceux proposés par saint François de Sales peuvent lui être très profitables ? Nous ne saurions aborder toutes ces questions sans faire une approche sémitique de la notion de sainteté. 

 

1- Brève approche de définition
de la sainteté et de la charité.

1-1- La sainteté.

 Les substantifs saint et sainteté sont très largement employés dans l’Eglise pour indiquer le respect, l’honneur ou la dignité accordée à certaines autorités ou à certains objets, faits ou événements de ladite Eglise. C’est dans ce sens qu’il faudrait comprendre les expressions comme "Sa Sainteté le pape Jean-Paul II" ou encore "le saint concile". Ces divers sens ne feront pas l’objet de notre travail.

 La sainteté, dans son sens ordinaire, est le fait ou l’acte par lequel un homme ou une femme est entré dans la vie de Dieu. Ce substantif exprime un état de vie de pureté, de simplicité, d’abnégation de soi et de la manifestation de la vertu. La sainteté évoque l’idée de sacré et de pure perfection voire une absence totale et radicale de péché et d’impureté. Vu sous cet angle, seul Dieu peut prétendre à la sainteté. L’homme ou la femme ne peut que participer à cette sainteté divine. Par Dieu ici, nous entendons les trois Personnes de la Trinité Sainte. Ainsi la sainteté ne peut être définie clairement comme on l’aurait pensé, car elle touche une réalité qui n’est pas facilement accessible à l’être humain mais qui s’acquiert au fil des années par une attitude vraie et sincère à l’égard de Dieu et envers ses frères les hommes. Aussi pouvons-nous lire dans Vocabulaire de Théologie Biblique cette réflexion : « la sainteté de Dieu est inaccessible à l’homme. Pour que celui-ci le reconnaisse, il faut que Dieu « se sanctifie », c’est-à-dire « se montre saint », en manifestant sa gloire. »[2] C’est même dans ce sens qu’il faudrait aussi appréhender les différentes théophanies qu’il y a eu dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament.

L’homme ne pourrait être saint au même titre que Dieu, car, Dieu dans sa toute puissance, nous communique sa sainteté en nous conviant à la conversion. Par son Fils unique qu’Il a envoyé, Dieu le Père vient à la rencontre de l’être humain pour le racheter de toutes ses fautes. Celui-ci a traversé la mort et est entré victorieusement dans la gloire du Père par sa résurrection d’entre les morts. C’est cet unique sacrifice du Christ qui nous sanctifie et nous purifie de tout péché. L’Eglise nous enseigne cette conception en nous invitant au baptême. Ce sacrement nous donne la vie de Dieu et nous rend participants de sa divinité. Aussi à travers ce sacrement nous recevons le Saint-Esprit le Sanctificateur.

Au-delà de ces différentes conceptions, être saint, c’est également être un modèle pour ceux qui vivent encore sur la terre. Le saint est celui qui a mené une vie exemplaire ici bas. Il présente des vertus et des qualités particulières que l’Eglise peut proposer à ses fils et filles. Selon l’Eglise, la solidarité va au-delà de la mort. Alors tout en intercédant pour nous, elle nous invite à suivre leur vie. Aussi lisons-nous dans Théo « c’est pourquoi l’Eglise catholique propose à ses fidèles l’exemple de personnes dont la vie lui paraît avoir clairement mérité le partage de la sainteté divine ; elle reconnaît alors officiellement leurs mérites en les proclamant saints par la canonisation. »[3] Mais l’exemple par excellence que nous sommes appelés à imiter est Jésus-Christ, comme l’exprimait saint Paul.

Ces modèles de saints qui nous sont mis sous les yeux par l’Eglise, notre Mère, vont nous inspirer d’une certaine manière pour qu’à notre tour nous puissions avoir en communion la béatitude avec Dieu, qui le premier nous appelle à chaque instant à participer à cette heureuse béatitude de Dieu. Ainsi notre sainteté consisterait en une union à la vie béatifique de Dieu comme l’exprime le pape Benoit XVI quand il écrit : « C’est une union et une configuration au Christ, un enracinement dans la grâce baptismale et dans le mystère pascal. Elle n’est pas d’abord le fruit de nos efforts. C’est Dieu qui sanctifie à travers l’action de son Esprit et le don de la vie du Christ ressuscité. »[4]

Alors, il est à remarquer que la sainteté bien qu’elle concerne un seul individu, se réalise dans la grande communauté des chrétiens. En effet, elle nécessite d’abord la réponse de l’être humain qui est appelé dans une alliance avec Dieu. Ensuite cette réponse se vit et se manifeste dans ses actes concrets envers Dieu et surtout envers les autres hommes. Les actes envers Dieu peuvent se résumer dans la pratique régulière des sacrements et ceux envers le prochain, dans la charité. Vue sous cet angle, la charité ne peut-elle pas se réaliser envers Dieu ? Avant d’y apporter quelques tentatives de solutions, retenons tout simplement que la sainteté trouve sa réalisation dans une relation triangulaire constituée de Dieu, celui qui est appelé à la sainteté et l’Eglise qui propose à ce dernier des moyens pour parvenir à la sainteté.

 

1-2-     La charité.

 La charité est une des vertus théologales qui se définit par rapport à l’amour et à l’amitié, tout en se distinguant d’eux. Etymologiquement, le substantif "charité" est une francisation du mot latin "caritas, caritatis" qui signifie amour mais par opposition à "amor ou amare" qui veulent dire amour ou aimer dans le sens du désir possessif. Saint Jérôme a traduit l’expression "agapè" du Nouveau Testament par "caritas" qui a ensuite donné charité.

Dans une tentative de définition, la charité est perçue comme le degré le plus fort de l’amour pour Dieu et pour le prochain ; et si possible le prochain le plus immédiat. Elle est la vertu qui nous porte à aimer Dieu pour lui-même  et par-dessus toute créature du monde et aimer surtout le prochain. L’amour vrai de Dieu passe par celui du prochain comme nous le dit saint Jean dans sa première lettre. Cependant, l’amour de Dieu et l’amour du prochain ne sont pas à confondre, et l’un ne peut exister sans l’autre.

La charité est la praxis de l’amour. Elle est la mise en pratique de la vertu de charité à l'égard du prochain. C’est une œuvre de bienfaisance, un don, une aumône. Il s'agit alors d'une initiative privée désintéressée, mais inspirée par la foi chrétienne. Elle consiste à décider d'offrir du temps, un service, de l'amour, de l'argent, etc. à une personne dans le besoin. Cette expression indique d'une façon générale la vertu qui porte à faire ce qui est bon pour autrui.  Cette pratique doit être le propre de tout chrétien. C’est pourquoi il est impossible de séparer l’amour de Dieu et celui du prochain. L’importance de l’amour dans la vie du chrétien est si prépondérant que saint Paul le hisse au sommet de toute activité de ce dernier. Aussi écrira-t-il : « J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien. J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j'aurais beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert à rien. »[5]

Parmi les trois vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité, la plus grande est la charité nous fera appréhender saint Thomas d’Aquin. Selon lui, la charité est assimilée à l’amitié entre Dieu et l’homme, et Dieu est la source de cette amitié. Partant de la conception aristotélicienne de l’amitié, il fait un dépassement en montrant que l’amitié est possible avec Dieu. Pour Aristote, l’amitié n’est effective qu’entre deux êtres raisonnables qui ont quelque chose en commun et ne pourra être possible entre Dieu et les hommes. En effet, l’amitié est d’une nécessité pour la vie en commun quels que soient l'âge et la condition de ceux qui sont en amitié car elle constitue le lien entre eux. De plus il ne saurait exister une inégalité dans une vraie amitié. Elle suppose toujours une égalité. Enfin dans l’amitié, la présence effective de ceux qui s’aiment est indispensable, car ils se veulent mutuellement et réciproquement du bien l’un à l’autre ; ce que Aristote a appelé la bienveillance.

Saint Thomas  reprenant les arguments essentiels d’Aristote, montre que l’amitié est possible avec Dieu. Pour lui, Dieu permet à l’être humain de participer à sa communion en s’auto-communiquant à lui. Cette participation a été capable grâce à l’incarnation de Jésus-Christ. Alors cette communication de Dieu à l’être humain fait qu’il reste en communion avec Dieu qui est même la source de cette communion. Car Dieu a envoyé son Fils partager notre humanité. Désormais les hommes ont la nature humaine en commun avec Dieu. Et saint François de Sales, citant saint Irénée, écrivait : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait dieu ».

Cependant, la divinisation de l’homme n’est pas synonyme de l’égalité entre l’homme et Dieu. L’homme demeure toujours dans la nature humaine et Dieu, dans divine. Mais par la ressemblance et l’image de Dieu introduites dans l’homme, la communion est devenue une réalité entre Dieu et l’homme. Le sommet de cette communion se trouve dans la célébration de l’eucharistie. Par l’institution de l’eucharistie, Dieu est rendu présent dans l’amitié avec les hommes. La présence de Dieu devient permanente, et l’homme peut contempler cette présence en tout en temps. Comme le dit saint Thomas, l’eucharistie est le sacrement de l’amitié.L’amitié de l’homme avec Dieu lui réitère sa béatitude qui n’est rein d’autre que la sainteté de l’homme. Ainsi grâce à la charité, l’être humain est capable de sainteté.  

2- La sainteté  avant saint François de Sales

2-1- Les méthodes en usage.

L’histoire ancienne de l’Eglise, dans son commencement, nous laisse en face des saints qui n’ont subi que le martyre pour témoigner de leur foi en Jésus-Christ (comme l’indique le terme martyre). Depuis les périodes apostoliques jusqu’à la tradition patristique, aucun saint n’a été épargné de la mise à mort à cause de sa foi en un Dieu trinitaire. Alors la manière de parvenir à la sainteté était de subir le martyre. Vers la fin de la tradition patristique, la raréfaction du martyre amènera comme chemin de sainteté le monachisme sous plusieurs modes. Ce sont ces deux modes de vie pour atteindre la sainteté qui vont demeurer jusqu’au XVIème siècle.

Pour la plupart des précurseurs de saint François de Sales, et même dans certaines manières de penser après lui, pour être saint, il faut une grande mortification, et il était indispensable de pratiquer des actions extérieures, des pénitences, des jeûnes. Le point focal de la sainteté se retrouvait dans les monastères, les ermitages et parfois dans le clergé. Le monde des fidèles laïcs ne pouvait s’imaginer parvenir à la vie sainte.

Qu’il s’agisse d’un saint appartenant à la période antique, médiévale ou moderne, la tendance est soit de se faire ermite dans un grand désert, soit de se dépouiller de tout pour mener une vie ascétique vraiment radicale, soit de se soumettre soi-même à la flagellation. Certains reçoivent les stigmates qui laissent entrevoir leur souffrance pendant chaque carême et surtout la semaine sainte. Leur héroïsme se trouve pour la plupart du temps dans une action extérieure. Toutefois, ils font preuve d’une sincérité spirituelle dans leur intériorité qui nous a été léguée.

 Au fait, tous ces moyens utilisés ne sont guère faux, mais ils ne peuvent être pratiqués par tout le monde. C’est en cela que nous faisons nôtre cette idée du Père André Brix interprétant saint François de Sales. Il dit  : « Disons-le, le saint est déjà au ciel, là-haut, loin de nous, inaccessible, admirable mais non-imitable, un phénomène qui apparaissait de temps en temps dans le monde (…) »[6]

Tout d’abord, les conditions physiques et naturelles ne sont pas identiques chez tous les hommes ou femmes. Autrement dit, il existe une inégalité naturelle[7] entre les êtres humains dont Jean-Jacques Rousseau a parlé dans son ouvrage intitulé Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes avant d’insister sur l’inégalité sociale. Or les grâces que Dieu nous accorde sont proportionnelles à nos constitutions physiques et psychiques. Alors de ce point de vue, il serait très difficile à certaines personnes de réaliser leur sainteté en ce sens qu’elles ne peuvent subir en aucun cas la mortification ni l’ascèse.

Ensuite, la conception de l’époque était telle que la sainteté était la chasse gardée des hommes ou femmes d’Eglise dont les papes, cardinaux, évêques, prêtres, diacres ; les religieux et religieuses des grands ordres des monastères et des abbayes construits à cet effet. La sainteté ne saurait être l’affaire des laïcs puisque les éléments et les moyens dont ils disposaient n’étaient point compatibles à leur condition de travail ou situation de vie. Alors pour devenir saint, on pensait rentrer dans les ordres ou imiter à la lettre la vie de tel saint ou tel autre. Dans le sanctoral, nous pouvons distinguer parmi les saints le nombre de ceux qui sont religieux, religieuses, prêtres, évêques voire papes par rapport à ceux qui sont laïcs. Nous pouvons aussi catégoriser clairement la vertu de leur héroïcité. Dans la plupart du temps, elle se trouve dans une vie ascétique teintée de mortification.

Nous ne mettons pas en exergue les moyens dont dispose l’Eglise dans les procès de béatification ou de canonisation. Là ne situe point l’objectif de notre travail. Mais nous doigtons plutôt son enseignement pour que tout chrétien puisse parvenir à la sainteté à cette époque. Quel changement saint François de Sales apportera-t-il dans cette vision ?

 

2-2- La sainteté chez Louis de Grenade.

 Louis de Grenade est un religieux dominicain espagnol qui a vécu de 1508-1588. En 1554, il a écrit un livre intitulé Traité de l'oraison, du jeûne et de l'aumône. Ce livre est publié en Espagne dans une atmosphère de réforme spirituelle. En 1559, ce même livre sera publié, en Espagne  dans l’index c'est-à-dire dans le catalogue des livres prohibés où sont inclus les deux autres livres de Louis de Grenade, à savoir, Le manuel de diverses oraisons, et Le guide des pécheurs, qui est un livre qui est également abondamment édité.

Mais que reproche-t-on à cet ouvrage ? Proposer l’oraison pour tous les états de vie, alors que l’oraison doit être proposée et réservée simplement aux religieux. Parmi ceux ont indexé le livre, on peut nommer Melchior Cano qui lui reprochait de faire en sorte « que tous deviennent des contemplatifs et des parfaits […]. Il veut enseigner au peuple en castillan, ce qui ne convient qu'à peu de gens […]. [Il promet] un chemin de perfection commun et général pour tous les états de vie, sans vœu de chasteté, de pauvreté et d'obéissance […]. Si beaucoup de personnes prétendaient aller à la perfection par le chemin de Fray Luis, elles ne pourraient probablement plus se sauver par les exercices de la vie active qui conviennent à leur état. Par conséquent, c'est une manière d'agir indiscrète préjudiciable au bien public […], que de livrer par écrit, pour le profit de quelques individus, ce qui met en danger beaucoup de gens n'ayant ni forces ni capacités pour cela. »[8] Alors les laïcs ne peuvent pas faire une oraison pensait-on à cette époque. Ce qui signifie que les laïcs sont exclus du chemin de la sainteté.

Mais trois ans après l’index espagnol, le pape Pie IV signe la déclaration du concile de Trente sur l’orthodoxie des œuvres de Louis de Grenade. Son nom sera lavé de tout soupçon. Louis de Grenade va polir son ouvrage, et enlèvera toute expression qui risque de le faire taxer d’illuminisme. A la fin de sa vie certains de ses ouvrages comme Le mémorial de l’oraison et de la méditation, Le guide des pécheurs, et L’introduction au symbole de la foi vont être édités et publiés. Il facilite ainsi l’accès à la vie en communion avec Dieu pour tous les chrétiens.

Dans le livre de l’oraison, Louis de Grenade présente la méthode de méditation pour le matin, et pour le soir. Selon lui, tout chrétien est capable de faire l'oraison, qu’il définit comme « une vue fixe de l'âme qui regarde vers Dieu avec les yeux de la foi […], lui la regardant avec un regard de miséricorde et elle le regardant avec un regard d'humilité. »[9] Louis de Grenade a été un des premiers maîtres spirituels à systématiser de cette manière l’oraison au profit de tout chrétien. Le fil conducteur de sa théologie est d’acquérir la dévotion c'est-à-dire la promptitude à servir Dieu.

Il parle de l’oraison comme un feu qui va alimenter la vie intérieure de l’homme et qui lui permet de communiquer avec Dieu. Il s’adresse au tout venant, au chrétien qui veut acquérir la perfection. Il parle de l’ignorance, de leur médiocrité, et évoque les juifs et les musulmans en disant qu’ils font mieux que les chrétiens. Il faut méditer la parole Dieu de façon régulière. Donc Louis de Grenade est soucieux de répondre à un état d’ignorance de la part des chrétiens, en essayant d’argumenter, de persuader. Il utilise à la fois l’argumentation théologique, spirituelle, ou un art oratoire. Tout son souci, c’est de parvenir mettre au cœur de la vie chrétienne, la prière, la charité qui sont des armes pour atteindre la sainteté. Louis de Grenade va influencer la littérature spirituelle du XVIème et XVIIème siècle dont François de Sales. 

 

3- L’apport de saint François de Sales.

3-1- La vision salésienne.

 Fort de son expérience pastorale et d’accompagnement, François de Sales va tenter de faire quitter la sainteté des monastères, de la vie consacrée et de la prêtrise et de l’épiscopat pour la mettre à la portée de tout le monde. Selon l’évêque de Genève, tous les chrétiens peuvent devenir saints quels que soient leur état de vie, leur fonction, leur race, voire leur ethnie. Il s’insurgera contre la conception selon laquelle certaines personnes ne peuvent pas être saintes. Aussi écrit-il dans l’Introduction à la vie dévote : « C’est une erreur, ains une hérésie, de vouloir bannir la vie dévote de la compagnie des soldats, de la boutique des artisans, de la cour des princes, du ménage des gens mariés. Il est vrai, Philothée, que la dévotion purement contemplative, monastique et religieuse ne peut être exercée en ces vacations-là ; mais aussi outre ces trois sortes de dévotion, il y en a plusieurs autres, propres, à perfectionner ceux qui vivent es états séculiers. »[10] De ce fait, saint François abonde dans la même conception de sainteté que Louis de Grenade dont il est contemporain. Saint François de Sales demandait à ses amis et interlocuteurs de lire et de prendre Louis de Grenade tout entier comme un 2ème bréviaire.

Déjà, en 1603, l'Evêque de Genève écrivant à un de ses collègues dans l'épiscopat lui recommandant les ouvrages de Louis de Grenade, qu'il nommait un second bréviaire : « Ayés, je vous prie, Grenade tout entier, et que ce soit vostre second bréviaire ; le Cardinal Borromee  n'avoit point d'autre théologie pour prescher que celle la, et néanmoins il preschoit très bien. Mays ce n'est pas la son principal usage : c'est qu'il dressera vostre esprit a l'amour de la vraye dévotion et a tous les exercices spirituels qui vous sont nécessaires. Mon opinion seroit que vous commençassies a le lire par la grande Guide des Pecheurs, puis que vous passassies au Memorial, et en fin que vous le lussies tout. Mais pour le lire fructueusement il ne le faut pas gourmander, ains le faut peser et priser, et chapitre après chapitre le ruminer et appliquer à l'âme avec beaucoup de considération et de prières à Dieu. Il faut le lire avec révérence et dévotion, comme un livre qui contient les plus utiles inspirations que l'âme peut recevoir d'en haut ; et par la, reformer toutes les puissances de l'âme, les purgeant par détestation de toutes leurs mauvaises inclinations, et les addressant à leur vraye fin par des fermes et grandes résolutions. »[11]

Pour saint François de Sales, la vie spirituelle du chrétien doit être menée au jour le jour et dans notre lieu de travail. En principe, c'est sa vie quotidienne qui est concrète dans l'Esprit du Christ. François insiste sur le devoir d'état. Il écrira : « travailler au champ où nous sommes » et non « envoyer nos bœufs avec la charrue ailleurs, au champ du voisin, où néanmoins nous ne pouvons pas moissonner cette année. »[12] Il s'agit d'aimer notre vocation, de vivre pleinement « là où le Seigneur nous a plantés » : « De quoi sert-il de bâtir des châteaux en Espagne puisqu'il nous faut habiter en France ? C'est ma vieille leçon... »[13]

Dans la perspective salésienne, nous sommes tous appelés à la sainteté. Il suffit que l’être humain pratique la vie dévote selon son état de vie, c’est-à-dire selon sa situation familiale, sociale et selon sa profession. En d’autres termes, le vendeur ou la vendeuse, le paysan ou la paysanne, le comptable ou le gérant, le conducteur de taxi moto ou de voiture, l’enseignant ou l’enseignante, l’infirmier ou le médecin, l’administrateur civil, le député, le ministre et même le chef d’Etat sont tous capables d’être saints pourvu qu’ils aiment Dieu en vérité, de même que leur prochain et qu’ils accomplissent en toute sincérité leur devoir d’état. Il pense que parmi les vertus qui sont à notre disposition, nous ferions mieux de choisir non seulement les plus excellentes mais surtout celles qui sont conformes à notre situation. Il écrit : « De toutes les vertus, nous devons préférer celles qui sont le plus conformes à notre devoir d’état et non celles qui sont les plus conformes à notre goût ! Chaque état de vie, chaque vocation a besoin de pratiquer quelque vertu spéciale (...) De toutes les vertus qui ne concernent pas spécialement les devoirs de notre état, nous devons préférer les plus excellentes que les plus apparentes. »[14] Les exigences que nous imposent la sainteté sont liées à notre condition et non à nos choix. il y a dans ces exigences même une autre forme de mortification.

Saint François de Sales définit à travers la vie dévote la communion parfaite de l’homme avec son créateur. Selon lui, la dévotion est le sommet de la charité, voire sa perfection. Il y donne les éléments nécessaires dont l’être humain a besoin pour être en véritable communion avec Dieu, vivre pleinement et continuellement en sa présence, tout en vivant son quotidien. Nous avons tous la grâce d’aimer mais chacun selon sa capacité naturelle et personne n’a à jalouser son prochain. Comme la beauté se traduit par la diversité et l’agencement de plusieurs éléments, ainsi nos diversités de grâce contribuent à montrer l’infini amour de Dieu pour les hommes. C’est dans cet ordre d’idées qu’il faut comprendre que chacun a sa sainteté à réaliser. Il n’a point de modèle à imiter, mais plutôt partir du modèle pour se façonner saint.

Sa Sainteté, le pape Benoit XVI abondera dans la même direction que saint François Sales en signifiant que la sainteté est la porté de tout Chrétien rien qu’en pratiquant les œuvres caritatives. Il laisse entendre : « La sainteté n’est autre que la charité vécue pleinement. Chers amis, nous sommes tous appelés à la sainteté, chacun dans l’état de vie et la charge qui lui sont propres. La sainteté est possible pour tous, à tout âge et à tout moment, car chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine. Dieu nous demande d’accueillir ce don et d’en vivre les exigences. Laissons-nous transformer par l’action de son Esprit, pour nous conformer à sa volonté. À la suite des saints, soyons nous aussi une pièce de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l’histoire. »[15] Chacun doit répondre de sa sainteté. La grâce que chaque être humain a reçue lors de son baptême et qu’il reçoit par la fréquentation des autres sacrements, il la fera conjuguer avec sa volonté et sa liberté pour y parvenir. La grâce agit de l’intérieur ; et si l’être humain veut être saint, il faut que son intérieur répercute sur son extérieur. Autrement la grâce serait un simple vernis. C’est dans cette ligne que nous amène saint Thomas à savoir que la grâce ne change pas la nature, mais la perfectionne.

Dans ses ouvrages intitulés Introduction à la vie dévote et Traité de l’amour de Dieu, et dans plusieurs de ses lettres, Saint François de Sales présente des moyens et méthodes très accessibles à tout homme et il le convie à en faire usage selon son état de vie. Parmi ces moyens, nous pouvons citer entre autres, la contemplation et l’adoration du Saint-Sacrement pour les moines et moniales ; et l’oraison jaculatoire pour les vendeurs dans leur boutique. Cette oraison consiste à répéter des courtes louanges en l’honneur de Dieu. Ainsi on pourrait dire : « vive Jésus » ; « O doux Jésus », « Père éternel, je vous aime, je pense à vous. » Mais pour saint François, la sainteté se résume à la pratique de l’amour. Dieu le premier a aimé l’homme. En réponse à l’amour divin, l’homme est appelé à aimer son prochain d’un amour de charité.

 

3-2- L’importance de la charité.

 Sur le chemin de sainteté, saint François de Sales invite l’homme à mener une vie simple. Pour lui, l’homme accomplit sa sainteté dans les plus petites choses. Parmi les multiples formes et cas d’exemples que saint François de Sales a choisi pour donner son enseignement sur le chemin de la sainteté, nous allons utiliser celui de saint Pacôme et de son disciple religieux.

Un jour, le disciple vint trouver son maître et lui demande de prier pour qu’il puisse réaliser son désir de martyre dans le but de devenir saint. Mais saint Pacôme lui conseilla vivement de vivre l’obéissance jusqu’au dernier jour de sa vie. Mais un jour, l’occasion se présenta à ce disciple de subir le martyre qu’il a tant désiré. Il fallait pour lui de renoncer à sa foi en adorant une idole à laquelle les Sarrasins l’y contraignaient ; alors qu’il avait été envoyé chercher du bois dans une forêt. Le refus de cette adoration le conduirait à la mort. Malheureusement, le disciple renonça à son désir de martyre qui pourtant venait, selon lui, d’une illumination du Saint-Esprit. Laissé vivant, il revint tout honteux au monastère et vécut, fort de cette leçon, plein d’humilité. [16]

Ainsi dans toute l’existence chrétienne, il vaut mieux purifier ses désirs et imaginations grandioses pour les tourner vers les plus petites et simples choses. C’est par cette purification quotidienne de nos désirs que nous pourront rentrer dans la vraie amitié avec Dieu, accomplir toute chose par charité et atteindre la sainteté. De nos jours, la spiritualité que nous propose saint François de Sales peut être accessible à tout chrétien.

L’amitié qu’il nous indique, nous met en relation avec Dieu et le prochain. C’est une amitié qui nous faisant aimer le Dieu de charité et en même temps le prochain dénote la réciprocité dont saint Thomas d’Aquin et Aristote avaient parlé. Aussi écrira-t-il : « Mais cette amitié est une vraie amitié, car elle est réciproque, Dieu ayant aimé éternellement quiconque l’a aimé, l’aime ou l’aimera temporellement ; elle est déclarée et reconnue mutuellement, attendu que Dieu ne peut ignorer l’amour que nous avons pour lui, puisque lui-même nous le donne, ni nous aussi ne pouvons ignorer celui qu’il a pour nous, puisqu’il l’a tant publié et que nous reconnaissons tout ce que nous avons de bon comme véritable effet de sa bienveillance. »[17] Saint François de Sales souligne ici la liberté dont le chrétien dispose pour manifester son amour à Dieu qui lui donne la grâce de l’aimer, mais comme une réponse en retour à l’amour de Dieu après qu’il l’ait reconnu.

Il accorde une place prépondérante à la charité dans sa théologie sur la sainteté. D’ailleurs, dans l’une ses définitions de la charité, saint François de Sales stipule qu’elle est la perfection de l’amour. La méthode qu’il propose à tout chrétien se trouve focaliser sur la charité. Sans elle, la vie d’un chrétien ne vaudra pas la peine.

Il exige de tout homme qui se dit chrétien, l’amour de Dieu et du prochain et surtout la pratique de la charité. Il écrit : « Nos œuvres comme provenant de nous, ne sont que des chétifs roseaux, mais ces roseaux deviennent d’or par la charité, et avec iceux on arpente la Jérusalem céleste qu’on nous donne à cette mesure : car tant aux hommes qu’aux Anges, on distribue la gloire selon la charité et les actions d’icelle, (… )»[18] Il épouse ainsi l’idée de saint Paul montrant que les œuvres sans la charité sont des œuvres morte.

 

Conclusion.

 

Un saint est quelqu’un qui, à partir d’un moment de sa vie jusqu’à sa mort, a essayé d’aimer Dieu d’un cœur sincère et de répandre cet amour parmi les hommes. C’est l’amour que ces hommes et ces femmes mettent dans leurs actions les plus anodines que l’on peut percevoir leur sainteté.

Ce terrain de sainteté, défriché par les apôtres, les pères de l’Eglise et certains prédécesseurs saints, semé par Louis de Grenade et arrosé par saint François de Sales, continue de grandir grâce à l’entretien, la remise à jour de la sainte Eglise faite lors du concile Vatican II. Mais c’est Dieu qui est à l’œuvre en inspirant à chaque chrétien les moyens et méthodes de le louer et de l’adorer et en lui accordant surtout la grâce de la charité qui  est le ferment de toute vie de sainteté.

Saint François de Sales nous amène à voir ce que nous réalisons par la charité. Parlant de la reconquête de Genève passée au protestantisme, il n’hésita pas à dire aux chanoines dont il était le prévôt, c’était en décembre 1593 : « La charité sincère peut tout, l’emporte sur tout, elle ne finira pas, elle n’agira pas précipitamment. C’est par la charité qu’il faut ébranler les murs de Genève, par la charité qu’il faut l’envahir, par la charité qu’il faut la recouvrer … Je ne vous propose ni le fer, ni cette poudre dont l’odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale … Que notre camp soit le camp de Dieu … C’est par la faim et par la soif, endurées non par nos adversaires, mais par nous-mêmes, que nous devons repousser l’ennemi. C’est par la prière que nous le chasserons … »[19] Aujourd’hui, les murs de Genève ne seraient-ils pas, pour nous,  tout ce qui nous empêche d’entrer en amitié avec Dieu et le prochain ?

 Annexe.

 Un religieux vient un jour trouver le grand saint Pacôme et lui dit, transporté de grande ferveur : « O mon Père j'ai un désir pour lequel je vous supplie très humblement de vouloir bien prier que Dieu l'accomplisse..... Le bon Père lui demanda quel désir c'était, il lui dit que c'était le désir du martyre ! Le bon Père tâcha fort de modérer son ardeur, mais plus il en disait, plus l'autre s'échauffait en sa poursuite. St Pacôme lui disait : « Mon fils, mieux vaut vivre en  obéissance  et  mourir  tous   les jours  en  vivant,   par  une  continuelle mortification de soi-même et de ses passions que non pas de martyriser en imagination ! Assez meurt martyre qui bien se mortifie ........ Mais l'autre qui assurait que son désir procédait du Saint Esprit, ne rabattait rien de son ardeur.......

...... A quelque temps de là, on eut nouvelles propres à sa consolation, car certains Sarrasins, voleurs, vinrent en une montagne proche. St Pacôme lui dit : or sus, mon fils l'heure est venue que vous avez tant désirée, allez à la bonne heure couper du bois à la montagne ».

Le religieux, tout éperdu s'en va chantant et psalmodiant.... Voici que ces voleurs l'ayant aperçu vinrent droit à lui et commencèrent à l'empoigner.

Pour un peu il fut fort vaillant..... Ces Sarrasins le conduisirent devant les idoles pour les lui faire adorer ; devant son refus ils commencèrent de se mettre en devoir de le tuer ! Hélas ! ce religieux si vaillant en imagination se voyant l'épée à la gorge finalement adora l'idole et cela fait, les voleurs se moquèrent de lui, le battirent puis le laissèrent revenir à son monastère. Saint Pacôme lui dit : « Eh bien mon fils comme va ? ».

Lors le pauvre religieux, tout honteux et confus parce qu'il avait de l'orgueil se jeta en terre et confessa sa faute ; à quoi le Père lui dit : « Mon fils, souviens-toi que mieux vaut avoir de petits désirs de vivre selon la Communauté que non pas d'en avoir de grands, qui ne sont bons qu'à enfler nos cœurs d'orgueil et nous faire m'estimer les autres, pensant bien être quelque chose de plus qu'eux ! Mais, bon courage mon fils, souviens-toi de vivre désormais en soumission et t'assure que Dieu t'a pardonné. »

Il obéit au conseil du saint et vécut avec beaucoup d'humilité tout le temps de sa vie.

 

Saint François de Sales, Des Entretiens,  Edition d’Annecy, VI, 183.

 

Sources bibliographiques.

 

1.     La Bible de Jérusalem, cerf / Verbum Bible, Paris, 2003.

2.     Benoît XVI, Deus caritas est, 25 décembre 2005.

3.     André Brix, La sainteté c’est l’amour, in Appel universel à la sainteté, Annales salésiennes, périodique trimestriel, 3ème trimestre, Vers une civilisation de l’amour, n°3, 1977.

4.     André Brix, La direction d’intention, Essai de spiritualité salésienne, 1979.

5.     André Brix et Maurice Riguet, quelques éléments pour aider la lecture du Traité de l’Amour de Dieu de François de Sales, 1981.

6.     André Ravier, Ce que croyait François de Sales, Paris, Ateliers Henry Labat, 1976.

7.     Jacqueline Sauté, Vive Jésus ou le secret de la sainteté au quotidien selon saint François de Sales, thèse de doctorat en théologie, 2005.

8.     Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, présentation par André Ravier, Atelier Henry Labat, Paris, 1989.

9.     Louis de Grenade, Traité de l'oraison, du jeûne et de l'aumône, Traduction, introduction et chronologie par Joseph de Almeida Monteiro o.p., Paris, Éd. du Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 2004.

10.  Maurice Henry-Coüannier, Saint François de Sales et ses amitiés, Paris, Monastère de la visitation, 1979.

11.  Saint François de Sales, Œuvres, préface et chronologie par André Ravier s.j., Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1969.

12.  Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, présentation par André Ravier s.j., Atelier Henry Labat, Paris, 1989.

13.  Saint François de Sales, Des Entretiens spirituels,  Edition d’Annecy

14.  Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique. La Charité, IIa-IIae, qq. 23-46.

15.  Sr Marie-Pascale Gounon, « Louis de Grenade, Traité de l'oraison, du jeûne et de l'aumône » in Esprit et Vie, n°134 - 2e quinzaine - septembre 2005.

16.  Théo, Nouvelle encyclopédie catholique, Paris, Droguet-Ardant/Fayard, 1989.

17.  Vocabulaire de Théologie Biblique, Cerf, Paris, 1991.

[1] Lv 19, 2

[2] Vocabulaire de Théologie Biblique, Cerf, Paris, 1991, p. 1179.

[3] Théo, Nouvelle encyclopédie catholique, Paris, Droguet-Ardant/Fayard, 1989, p .40c.

[4] Benoit XVI, Catéchèse du mercredi 13 avril 2011.

[5] 1cor, 13, 1-3.

 

[6]André Brix, La sainteté c’est l’amour, in Appel universel à la sainteté, Annales salésiennes, périodique trimestriel, 3ème trimestre, Vers une civilisation de l’amour, n° 3, 1977, P. 17.

[7] L’inégalité naturelle dont il s’agit ici est la constitution physiologique voire anatomique de chacun. Il y en a qui sont robustes ou forts ou gros, par contre il y en a qui sont faibles, sveltes ou maladifs.

[8] Sr Marie-Pascale Gounon, « Louis de Grenade, Traité de l'oraison, du jeûne et de l'aumône » in Esprit et Vie n°134 - septembre 2005 - 2e quinzaine, p. 26

[9] idem.

[10] Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, présentation par André Ravier, Atelier Henry Labat, Paris, 1989, p. 33.

[11] Lettre CLXXXIV de Saint François de Sales à M. Antoine de Revol, évêque de nommé Dol, Annecy, 3 juin 1603.

[12] Saint François de Sales, Editions d'Annecy, XIII, 207.

[13] idem, XIII, 289.

[14] idem, III, 425.

[15] Benoit XVI, Catéchèse du mercredi 13 avril 2011.

[16] cf. tout le texte en annexe.

[17] Saint François de Sales, Œuvres, Pléiade , Traité de l’amour de Dieu, livre XI, chap. VI, Paris, Gallimard, 1969, p. 476.

[18] Saint François de Sales, op. cit., p. 888.

[19] Saint François de Sales, Harangue de la Prévôté, Edition d’Annecy VII,  99-114.