Edito n°- 15

 

F de Sales sur le
clocher de l'église de Mercury

 

 

Lundi 16 septembre
2013

 

 

 

 

 

      

En arrivant à Mercury je ne me doutais pas que je touchais une terre « hautement » salésienne ! Par les  paroissiens de St Bernard les Tamié et de leur chaleureux accueil (c’est un marqueur salésien) mais aussi par les 34 m du clocher de l’église, rehaussé de statues, dont celle de François de Sales, regardant le château de naissance de sa grand-mère maternelle, Bonaventure de Chevron Villette !

Mais l’empreinte salésienne de la vie de l’Oblat ne s’arrête pas à la gentillesse et à la hauteur ! 

Il y a  d’abord les images abondantes et simples de F de Sales, qui touchent, bousculent : l’arbre, la montagne, les  abeilles, les  crapauds, le musicien sourd, le voyageur, la belle étoile, la barque… et ses clins d’œil plein d’humour, sa souplesse ! Tout cela, n’est jamais loin du service dans lequel nous sommes engagés !

Plus avant, F de Sales nous touche par sa double passion, pour le Dieu d’Amour et pour l’homme, apprenti de l’Amour… et du coup pour le monde et  tous ceux qui l’habitent, ensemble ! Et oui comme l’écrivait Jean Paul II : « L’Homme est la première route que l’Eglise doit parcourir. »

Et plus on  avance sur cette route plus on  mesure  combien elle est tortueuse ! Qu’il nous faut avoir endurance et patience pour être en chemin et résister aux mauvais coups… Pauvreté, chasteté  et obéissance n’ont  jamais été un voyage de tour repos, mais tramées de ce fil d’or de l'optimisme salésien, ancré sur  un Christ au cœur de la Vie, une mystérieuse douceur, constance, espérance,  habite discrètement la vie religieuse salésienne ! 

Optimisme, qui est le superlatif du beau, du bien, du bon : le très bon, l'excellent, le meilleur. Il ne s'agit pas forcément de la totalité de l'homme: il suffit de regarder le monde pour voir que l'homme n'est pas Amour du matin au soir : pas bon, toujours, tout entier… Mais il est bon quant au fond, fondamentalement, originellement ! Il est bon de conception car marqué par le Christ, par Dieu ! "La raison naturelle est un bon arbre que Dieu a planté en nous et les fruits qui en proviennent ne peuvent être que bons."  (V,237)

Pourvu que nous nous essayons résolument à cette mobilité salésienne : « Détestable, tu seras assis. Hé ! Ne connais-tu pas que tu es au chemin, et que le chemin n’est pas fait pour s’asseoir, mais pour marcher ? » (TAD III CH1) 
Personnellement je n’ai jamais aimé ce qui se reconduisait à l’identique. Sauf peut-être quand  la fatigue ou le courage  vent à manquer… J’ai  craint  parfois me lasser de reproduire les liturgies, de répéter les mêmes textes qui reviennent tous les trois ans à l’identique, de préparer une homélie… Et pourtant trente ans plus tard je ne suis pas lassé, au contraire, il y a toujours du nouveau ! 

Ce qui nous est aujourd’hui nécessaire c’est de la créativité ! Réinventer des chemins d’Evangile comme l’a vécu  F de Sales : oser la parole sous les portes des chaumières quand le « savoyard mon frère est si fermé, » exposer la parole dans une catéchèse ouverte à tous, plus en dialogue assumé qu’en dogme assuré !

Ce qui doit encore nous guider et  séduire  de nouveaux  ouvriers  salésiens,  c’est  l’exigence « de faire naitre et surgir l’extérieur de intérieur » : « Pour moi, je n'ai jamais approuvé la méthode de ceux qui pour réformer l'homme commencent par l'extérieur : le maintien, les vêtements, la coupe de cheveux... Il me semble au contraire qu'il faut commencer par l'intérieur... Qui a Jésus dans son cœur, ne tardera pas à l'avoir en toutes ses actions extérieures.... Qui de l'homme gagne le cœur, gagne l'homme tout entier » (IVD 3, 23).

Allons  joyeusement plein  de courage porter la parole librement vers les plus  humbles et silencieux, vers les « grandes   gueules » et aussi vers l’autorité civile ou religieuse ! Il faut tout  faire par Amour et rien par force, il faut plus aimer l’obéissance que craindre la désobéissance  ” ( XII. 359)

Thierry  Mollard osfs

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