Ils
quittent la vie consacrée...
En
cette année 2015 toute entière dédiée à la vie consacrée, nous voici
en juin ! La roue tourne…et à peine au mitan de l’année, déjà le pape
donne le coup d'envoi de l'Année de la miséricorde ... 2016 !
Restons encore un moment sur cette année entière dédiée à la vie
consacrée ! Il faut bien le dire cette année encore ce sera quelques 3 000
religieux qui quitteront le navire de la vie religieuse ! « A cause de
problèmes interpersonnels, de mésententes, d’insuffisance de dialogue et de
communication vraie ou de perte de foi ! » Et cela en dépit des litanies de
prières pour les vocations ! Que se passe-t-il ?
- D’abord il est bien naïf de penser que la prière pourrait résoudre
le manque, ou plus justement la baisse du nombre de prêtres ou de
religieux ! D’autant moins que la prière est souvent envisagée comme une
parole (et en l’occurrence une parole de demande : « Mon Dieu donne nous
des prêtres ! ») alors que la prière est d’abord silence, contemplation et
écoute, puis conflit, action et lutte !
- Si la vocation religieuse est perçue comme une parole sans le
geste, elle ne sera que verbiage, voire mensonge ! A contrario si elle n’est
perçue comme un geste sans parole -fusse-t-il d’offrande- elle devient
histoire sans parole, gesticulation et mensonge ! Lutte et contemplation
nous engagent tout entier !
- L'épreuve du manque, que nous ressentons, offre un temps favorable
pour aller à l’essentiel, transformant la prière de demande en une marche
pour nous tourner vers le fondamental : Dieu, l’autre et soi même, et
devenir ce que nous sommes ! Pas de vocation si j’ai du mal à croire en
Dieu, à croire en les autres et à leur faire confiance à eux et en l’Église,
et enfin si j’ai du mal à croire en moi-même !
- « La vie religieuse est pour le monde « un signal d’alarme »
Il nous est indispensable de méditer ces paroles du pape. Nous avons été
sensibles lors de notre formation initiale à la fonction prophétique de la
vie religieuse ! Comme le précise le pape François, la vie religieuse
propose « des attitudes peu communes », comme « la générosité, le
détachement, le sacrifice, l’oubli de soi pour les autres ! »
- « Réveillez le monde ! Soyez témoins d’une manière différente de
faire, d’agir, de vivre ! Il est possible de vivre différemment en ce
monde » «Celui qui travaille avec les jeunes ne peut pas s’exprimer comme
dans un traité… il faut un nouveau langage, une nouvelle façon de dire les
choses… aujourd’hui Dieu demande de sortir du nid pour être envoyés. »
Pour
clore cet édito : la parabole de l’homme qui vivait dans un pays où il ne
pleuvait qu’une fois par an.
La première année, cet homme, l’a passée en prière ! Et dans sa prière, il
demande à Dieu de lui montrer le puits dans son jardin ! Il prie vraiment
tous les jours et il fait prier les autres.. Tous attendent en vain ! Dieu
reste silencieux ! Et toujours pas d’eau !
La seconde année, il se dit qu’il va creuser, creuser profond ; et que
l’eau finira bien par jaillir ! Il s’équipe de solides pioches et se met au
travail dans le point le plus bas de son jardin en ce lieu où l’humidité
reste le plus longtemps après la pluie ! Tous les matins, il se lève avant
le soleil, et passe de longues heures à creuser un puits. Il ne s’arrête de
travailler que lorsque le soleil devient trop brûlant. Puis il invite ses
amis à creuser aussi !
Les
semaines, puis les mois passent. Le trou devient de plus en plus profond, et
la terre est de plus en plus dure. L’argile ne laisse pas filtrer la moindre
goutte d’eau.
Cette
seconde année terminée le puits est bien profond ! Mais il demeure
désespérément vide et sec !
La
troisième année commence avec la saison des pluies !
Alors il y a fête au village ! Mais notre homme n’y participa pas. Il
reste enfermé chez lui.
Déçu que son désir ne se soit pas accompli : pendant un an il a creusé
pour rein ! Le puits est resté sec.
Lorsque la pluie cesse, il sort !
Et
il ne voit lus son trou ! Son regard se trouble, les larmes le gagnent.
Mais ce sont ces larmes de joie qui font déborder le puits rempli de
toute l’eau tombée du ciel, qui s’est écoulée de son jardin. Il n’a pas
travaillé en vain… Non, ils n’ont pas travaillé en vain ! (Cette histoire
appartient aux paraboles de sagesse populaire ! ) |