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 Où et avec qui vais-je m'épanouir le mieux ?

 

 

 

 

 

Religieux un jour, religieux toujours ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Edito n°- 42
le 16 novembre 2020

Thierry Mollard osfs

     

Religieux un jour ?

 La question du choix, et du bon choix occupe interroge son avenir plus particulièrement à l’heure des décisions, orientation, choix d’une filière étudiante, ou bien du métier et du travail de demain ! Vont sourdre ici d’autres préoccupations : "Où et avec qui vais-je m'épanouir le mieux ?" Est-ce la bonne congrégation, vais-je faire le bon choix ou ai-je fait le bon choix ?

Une question qui peut effleurer l’esprit, projeter ou tout bloquer.

Un jour, un religieux qui allait devenir un frère... animait le groupe de réflexion et en cette fin d’année de terminale il a eu la bonne idée d’un tour de table ! ça ne se propose pas un tour de table, cela s’impose ... pour une noble raison : que chacun exprime ce qu’il allait faire l’année suivante !
Peu de gens savaient mon questionnement, qui était devenu mon projet : rentrer au noviciat dans l’Institut des Oblats de St François de Sales. Devoir le dévoiler me contrariait. Révéler l’intime n’est jamais facile et de plus je craignais les réactions ! Pas le choix ! Tant bien que mal j’exprimai mon projet !
A ma grande surprise l’accueil fut unanime et positif ! De cet épisode j’ai retenu une question d’un copain admiratif « Oui c’est bien ! » et en même temps interrogatif : « Et un si un jour tu n’as plus envie ou que tu penses que tu t’es trompé ? »

Religieux un jour, religieux toujours ? A voir ! Cette tension m’est apparue incongrue, car avant il me fallait d’abord savoir si j’étais fait pour la vie religieuse. Mais que répondre à cela, sinon qu'il n'y a qu'à essayer, c’est la raison d’être justement du noviciat ! On ne peut pas vraiment commencer à le savoir tant qu'on ne l'a pas essayé. Pour autant pas question d’essayer toutes les congrégations pour choisir la bonne !   

Il est temps d’ouvrir le livre de ta vie, pour t’apercevoir que ton histoire se dit en paires d’années en dizaines d’années. Et que sur cette piste des signes sont empreintes de Dieu ! Responsable de ta vie chacun est le mieux placé pour s’emparer de ces signes, même s’ils peuvent être relus avec quelqu’un de confiance. 

Une attitude se révèle fondamentale s’engager sur ce « jeu de piste » pour être encore et encore à l’écoute !

« Et si un jour tu n’as plus envie ? » Quelle question saugrenue : comme si on parlait de divorce aux époux qui viennent engager une préparation à leur mariage !

Personnellement je n’ai pu répondre à ce copain autrement qu’en soulignant que mon engagement que je m’apprêtai à faire était sans arrière-pensée. Et que je verrai bien au fil du temps ! Je peux encore redire cela aujourd’hui ... ne sachant de quoi demain sera fait. Sauf que maintenant je peux m’appuyer sur l’engagement public du jour de mes vœux !


Tout commencement naît d’un enthousiasme spontané, volontaire, absolu, joyeux qui relègue les questions en second plan ! Viendront ensuite les questions, tensions, et bouleversements de la vie du monde et de l’Église chahutés à chaque situation nouvelle, à chaque nomination ou changement.

Une autre observation, vous rattrape à l’heure des choix et des projets de vie !

« Seigneur, je ne suis pas digne que je sorte avec toi ! Comme en Matthieu 8, 5-11 le centurion disait à Jésus : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit »

Voilà une question que ceux et celles qui vont et viennent à Christ se posent intérieurement. « Suis-je digne de rentrer chez les Osfs ? » « Suis-je sûr de gagner ma vie ou ne risqué-je pas de la perdre ? »

On pourrait penser qu’humainement se revendiquer digne de Dieu est prétentieux !
Mais au contraire on peut dire que pour Dieu « tous ceux qui font appel à Lui seront sauvés. (Actes 2.21)

 

J’ai été perturbé, un jour, par cet enfant préparant sa première communion qui lors du sacrement de la réconciliation n’a pas exprimé un seul manque, un seul péché ! Je lui ai dit alors tout est parfait dans ta vie ? Il m’a répondu presque sans hésitation : oui !

Voilà aussi la condition du commencement ! Non pas se croire parfait mais vivre une vie intérieure tout imprégnée de perfection, de sainteté, de joie profonde qui ne laisse nulle place au doute et au mal !

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