Le pape s’inquiète des nombreux
abandons dans la vie religieuse. Le pape a reçu, samedi 28
janvier à Rome, les membres de la Congrégation pour les
Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique
dont l’Assemblée plénière était consacrée au thème de la
fidélité dans la vie religieuse.
Hémorragie
Le pape a exprimé sa vive préoccupation
face à cette « hémorragie » qui « fragilise la vie consacrée et
la vie même de l’Église ». « Une hémorragie. » Le pape
pouvait-il mieux marquer son inquiétude vis-à-vis des nombreux
départs qui affectent les communautés religieuses qu’en
employant ce terme particulièrement fort ? Recevant samedi 28
janvier au matin les membres de la Congrégation pour les
Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique,
le pape a livré sa réflexion sur le thème de leur assemblée
plénière : la fidélité et les abandons dans la vie
communautaire.
Exprimant sa vive préoccupation face à
cette « hémorragie » qui « fragilise la vie consacrée et la vie
même de l’Église », le pape a appelé à un renouveau de la vie
fraternelle en communauté.
Fidélité mise à l’épreuve
« En ce moment, la fidélité est mise à
l’épreuve : les statistiques le démontrent (…). Les abandons
dans la vie consacrée me préoccupent beaucoup, a regretté
François. C’est vrai que certains partent par un acte de
cohérence, parce qu’ils reconnaissent, après un discernement
sérieux, ne jamais avoir eu la vocation. Mais d’autres, avec le
temps qui passe, sont moins fidèles, parfois peu d’années après
la profession perpétuelle. Que s’est-il passé ? »
François, qui avait lui-même dû
accompagner le départ de certains de ses confrères lorsqu’il
était provincial des Jésuites d’Argentine, a exprimé ses
inquiétudes face à la diffusion, y compris parmi les jeunes
catholiques, de cette « culture du provisoire » qui conduit à
être « esclave des modes », qui « alimente le consumérisme et
oublie la beauté de la vie simple et austère, en provoquant de
nombreuses fois un grand vide existentiel ».
Prendre soin de la vie fraternelle
François a aussi évoqué les «
contre-témoignages » de certaines communautés, comme « la
routine, la fatigue, le poids de la gestion des structures, les
divisions internes, la recherche de pouvoir, une manière
mondaine de gouverner les institutions, un service de l’autorité
qui parfois devient un autoritarisme ou d’autres fois un
laisser-faire ».
Pour éviter ces facteurs de
découragement, il faut prendre soin de la « vie fraternelle en
communauté », à travers notamment une « communication sincère »,
ainsi que dans la prière et les sacrements. De nombreux jeunes
sont en quête de vie spirituelle et de solidarité : il faut donc
leur faire partager la « joie de l’Évangile », mais la « flamme
de la vocation » ne peut être maintenue qu’avec le « regard fixé
sur le Seigneur », a averti le pape François. |